Election du Seigneur-Protecteur en l'abbaye Saint Conrad

par **Bernard de Carbalanche** Lun 3 Aoû - 1:09

L'abbaye Saint Conrad, terre consacré avait de tout temps été un asile. Terre d'Eglise, elle était une terre en dehors des conflits entre seigneurs locaux. Aussi avait-elle naturellement été choisi en des temps anciens comme lieu de l'élection du Suzerain de l'Île. Ainsi était-il encore aujourd'hui dans une République viscéralement lié à ses coutumes et ses traditions.

Les membres du Conseil de l'Île s'était peu à peu réuni aux portes de l'abbaye, reçu à l'hôtellerie comme on le faisait des pèlerins de passage. Autour d'un café, on y discutait de manière informelle du Souverain que l'on souhaitait donné à l'Ile. C'était durant ces moments de convivialité que ce jouait l'élection, chacun pouvant parfaire, confirmer ou amender ses conceptions.

Contrairement à d'habitude, et afin que les membres du Conseil ne connaissent aucune pression extérieure l'abbaye était close. Cela, jusqu'à ce qu'un candidat soit élu. En attendant, le Conseil vivrait en autarcie, entre l'église abbatiale, le cloître et l'hôtellerie ou ils logeraient et prendraient leurs repas.

A 10 h 30, les membres du Conseil, assisté de la prière des moines, rejoignirent en procession l'église abbatiale pour l'office divin du dimanche. Ainsi, ils entrèrent dans cette espèce de pèlerinage jusqu'à ce qu'ils se trouvent un chef. La messe ayant pris fin, les autels ayant été dépouillées ornements et les objets liturgiques ayant rejoint la sacristie, le curé-doyen entama une invocation à la Sainte-Trinité, afin qu'elle guide et inspire les choix des électeurs. Chacun ouvrit ensuite l'enveloppe qu'on lui avait attribué et qu'il n'avait pu décacheté avant ce moment. Le nom des candidats tenus secrets jusqu'alors fut révélé.

Une heure se passa avant le premier dépouillement. Chaque membre du Conseil, conscient de l'importance de sa charge avait pris le temps de la réflexion, en méditant, en priant, en récoltant les pour et les contre, et surtout en présentant, dans son coeur, son choix aux Dieux. Car, tous bons zorthodoxes, ils n'envisageaient de se défaire d'une approbation divine.

Vint l'heure du premier dépouillement.

par **Bernard de Carbalanche** Lun 3 Aoû - 23:15

Le benjamin de l'élection, Olivier de Carbalanche récolta dans une urne les différents bulletins de vote. Puis, il la dépouilla sous la lecture du doyen du Conseil, l'abbé Le Tanneur.

Il égraina les "Prévis", de temps à autre ponctué d'un "Assalé". Au terme des neuf bulletin - aucun n'était nul - on dénombrait 7 bulletin pour "Prévis", 2 pour Assalé. La majorité des deux tiers, fixée à 6 voix, ayant été atteinte, Prévis fut déclaré élu "Protecteur de Véran, Seigneur de l'Île et Chef de l'Etat" par la Présidente du Conseil, la Sénéchale Agathe de Pont-Callec.

Le Conseil, conforme à l'instinct de conservation et de tradition des Francovares, avait donc choisi le voisin francovare, le proche, le cousin, plutôt que le lointain.

Aussitôt. la proclamation des résultats, les cloches de l'abbaye se mirent à carillonner, la nouvelle se répandant de clocher en clocher, elle fit rapidement le tour du territoire insulaire. Cinq gendarmes, parmi ceux en faction devant l'abbaye, servir de courrier pour conduire le pli cacheter dans chacune des demeures seigneuriales et à l'hôtel de ville de Véran.

Déjà les badeaux se pressaient dans le bourg, sur la place Olivier de Carbalanch et dans chaque hameau devant les grilles du manoir seigneurial. Les gardes champêtres ayant revêtu leur habit d'apparat annonçaient tambour battant l'élection de "Son Altesse Antoine de Prévis, par la Grâce des Dieux et de la République, Protecteur de Véran, Seigneur de l'Île, Chef de l'Etat".

Les plus jeunes dégainèrent leur portable afin de chercher qui il était. RTV ouvrait son journal du soir sur "l'élection d'Antoine de Prévis, homme d'affaires francovares à la tête de l'Etat". Dans les prochaines heures, les services du Manoir Marcq prendrait le relais, afin de guider le nouveau Seigneur-Protecteur dans ses premières responsabilités.

Dans l'église principale de Véran, un Te Deum, fut présidé par le curé doyen de l'Île, en action de grâce pour ce don des Dieux.

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