Bureau du Sénéchal

Comme à son habitude depuis 10 ans, Bernard de Carbalanche se rendait à son bureau de la Sénéchaussée. Le Logis du Sénéchal était l'une des plus vieilles demeures du bourg de Véran. Hôtel renaissance flanquée de quatre échauguettes, il était le signe visible de l'ancienne puissance seigneuriale dont il avait le siège de l'administration des siècles durant. La République avait laissé perdurer l'institution qui conservait ses anciennes fonctions judiciaires, fiscales et militaires.

C'était cette dernière question qui préoccupait le sénéchal. Il s'agissait de réorganiser la force publique sur des bases adaptées aux nouvelles menaces. Il recevait à ce titre le colonel Badinguet, attaché militaire de l'ambassade d'Edoran en Francovie. La discussion toucha à sa fin.

- Mon colonel, la question de la formation est primordiale, j'en conviens avec vous. Former notre force de défense à l'école de la plus grande armée du monde serait une aubaine. Mais la décision ne m'appartient pas. Néanmoins, je vous promets de la soumettre au Conseil de l'Île pour examen.